La crème solaire, c’est l’indispensable de l’été ! On s’en tartine joyeusement tout le corps dès les premiers beaux jours. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il y avait vraiment dans votre crème solaire ?
Et soyons honnêtes… chaque été, c’est le même casse-tête pour choisir la bonne. Filtres chimiques, perturbateurs endocriniens, formules clean ou pas… Difficile de s’y retrouver sans devoir scanner toute la pharmacie avec Yuka !
Dans cet article, je vous donne les critères essentiels pour bien choisir votre crème solaire — efficace, saine, et respectueuse de la peau — ainsi que les marques que je recommande personnellement.
Pourquoi se protéger du soleil est essentiel ?
Le soleil est indispensable à notre bien-être : il stimule la production de vitamine D, soutient l’immunité, favorise l’équilibre hormonal, permet de lutter contre l’ostéoporose et régule notre horloge biologique. Mais une exposition excessive, surtout sans protection adaptée, peut rapidement devenir néfaste.
Les rayons UVB sont responsables des coups de soleil, tandis que les UVA pénètrent plus profondément dans la peau, accélèrent le vieillissement cutané (perte d’élasticité, rides, tâches) et participent au développement de certains cancers cutanés (mélanomes, carcinomes, etc). En France, on recense chaque année plus de 100 000 nouveaux cas de cancer de la peau, un chiffre en constante hausse.
Notre peau dispose d’un "capital soleil", une sorte de réserve individuelle d’exposition aux UV. Une fois ce capital épuisé, le risque de lésions et de pathologies augmente fortement. Il est donc essentiel de préserver ce capital dès le plus jeune âge.
Enfin, le bronzage est souvent perçu comme un signe de bonne santé, mais il s’agit en réalité d’un mécanisme de défense. La peau produit de la mélanine pour tenter de se protéger des agressions des UV. C’est un signal d’alerte, pas un gage de protection.
Faut-il vraiment mettre de la crème solaire ?
Ces dernières années, certaines voix s’élèvent contre l’usage des crèmes solaires. On leur reproche de contenir des filtres chimiques soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens, comme l’octocrylène ou l’homosalate, présents dans de nombreux produits conventionnels.
Sur les réseaux sociaux, une tendance "anti-crème solaire" a vu le jour sous les hashtags #nosunscreen ou #toxicsunscreen. Certains y affirment que se protéger du soleil bloquerait totalement la production de vitamine D, et qu’il vaudrait mieux s’exposer naturellement.
Si ces critiques soulèvent des questions légitimes sur la composition de certains produits, il ne faut pas pour autant rejeter toutes les protections solaires. Le vrai sujet, ce n’est pas "crème ou pas crème", mais comment bien la choisir et bien l’utiliser, sans nuire à notre santé ni à l’environnement.
Comment bien choisir sa crème solaire ?
Face à la multitude de produits disponibles, il peut être difficile de savoir quelle crème solaire est réellement efficace et saine pour la peau. Voici les critères essentiels à connaître pour faire un choix éclairé.
Une protection à large spectre : UVA et UVB
La première chose à vérifier est que la crème protège à la fois des UVB (responsables des coups de soleil) et des UVA (plus insidieux, ils pénètrent plus profondément et accélèrent le vieillissement cutané, voire favorisent les cancers de la peau). Le SPF (facteur de protection solaire) indique la protection contre les UVB. On recommande un SPF 50, surtout en cas d’exposition prolongée. Pour les UVA, on utilise l’indice PPD, qui doit être d’au moins un tiers du SPF (ex : un SPF 50 doit offrir un PPD d’au moins 16).
Filtres minéraux ou chimiques ?
❌ Les filtres chimiques sont souvent pointés du doigt pour leur toxicité potentielle : certains (comme l’octocrylène, l’oxybenzone ou l’homosalate) sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Ils pénètrent dans la peau pour absorber les UV, mais peuvent provoquer des allergies ou perturber l’équilibre hormonal, notamment chez les enfants ou les personnes à la peau sensible.
✅ À l’inverse, les filtres minéraux (dioxyde de titane ou oxyde de zinc) agissent comme de petits miroirs qui reflètent les UV à la surface de la peau, sans pénétrer l’épiderme. Seuls ces filtres peuvent être certifiés en cosmétique biologique. A noter que leur texture est souvent plus épaisse (donc plus difficile à étaler) et qu’elle peut laisser des traces blanches, mais ils sont plus respectueux de la peau.
Attention à la composition
De nombreux ingrédients sont à éviter : oxybenzone, octinoxate, parabènes, parfum, rétinol, ou encore phenoxyethanol. Tous sont soupçonnés d’être allergènes, irritants ou perturbateurs endocriniens. Privilégiez une crème solaire avec une formule courte, sans parfum ni conservateurs agressifs, et si possible labellisée.
Rappel sur les labels :
- COSMOS Organic / COSMOS Natural : label européen qui garantit une formule sans ingrédients controversés (parabènes, silicones, colorants synthétiques), des filtres minéraux uniquement (dioxyde de titane ou oxyde de zinc), et un minimum de 95 % d’ingrédients d’origine naturelle. Il est délivré par des organismes comme Ecocert ou Cosmébio.
- Cosmébio : label français très connu. Il impose des critères stricts sur la composition (pas de pétrochimie, pas de nanoparticules “non maîtrisées”), et exige une réelle transparence. Il est compatible avec la charte COSMOS.
- E-Toxisafe : système d’évaluation indépendant basé sur la toxicité des ingrédients (endocrinienne, allergène, cancérogène…). Très utile pour comparer rapidement des produits.
Le débat controversé sur les nanoparticules
Pour éviter les traces blanches, certains fabricants utilisent des filtres minéraux sous forme de nanoparticules, plus fines. Leur sécurité fait débat : certaines études suggèrent qu’elles pourraient traverser la barrière cutanée, voire atteindre la circulation sanguine. En France, leur mention est obligatoire dans la liste INCI (Ingrédient (nano)), mais des fraudes sont régulièrement constatées.
Les labels bio (comme COSMOS, Cosmébio, ou ECOCERT) autorisent l’usage de nanoparticules dans des conditions strictes, faute d’alternative aux filtres chimiques. En revanche, leur usage est interdit dans les produits en spray, car elles sont cancérogènes par inhalation.
Et l’impact environnemental ?
Même les crèmes bio peuvent polluer les océans. Lorsqu'on se baigne, les filtres chimiques sont relargués dans l’eau, détruisant les algues et accélérant le blanchiment des coraux, un phénomène dramatique pour les écosystèmes marins. Environ 25 000 tonnes de crème solaire sont rejetées chaque année dans les mers du globe.
Certaines marques utilisent des allégations comme “respectueux de l’environnement” ou “reef-safe”, mais il s’agit souvent de greenwashing. Pour limiter votre impact, choisissez une crème biodégradable, sans nanoparticules, avec des filtres minéraux non enrobés.
Le label Nordic Swan prend en compte l’impact environnemental, la biodégradabilité et la toxicité pour les milieux aquatiques. Il est encore très peu répandu en France, mais très fiable.
Les marques que je recommande
Aucune crème solaire n'est parfaite
Il est important de comprendre qu’aucune crème solaire n’est aujourd’hui totalement parfaite. Trouver un produit qui combine à la fois une protection optimale (SPF 50, UVA/UVB), une composition 100 % clean, une texture agréable sans traces blanches, et un impact minimal sur l’environnement marin reste un véritable défi. Chaque formule présente des compromis.
C’est pourquoi il appartient à chacun de faire un choix éclairé, en fonction de ses priorités personnelles : protection maximale, tolérance cutanée, respect de la planète ou confort d’utilisation. Les informations partagées ici vous permettront d’y voir plus clair et d’opter pour la crème solaire la mieux adaptée à vos besoins.
Les crèmes solaires sans nanoparticule
✅ Comme avant : crème solaire minérale solide : cosmétique BIO, SPF 50, UVA et UVB, fabriqué en France près de Marseille, sans nano particule - 29, 90€
✅ Comette cosmétique : stardust baume solaire SPF 50 : ingrédients 100% bio, SPF 50, filtre minéral à l’oxyde de zinc, sans nano particule ni produit toxique, production artisanale - 28€.
Remarque : éviter l’application sur le visage pour les personnes avec du peau à tendance acnéique (l’huile de coco étant comédogène)
Les crèmes solaires avec nanoparticules (composition néanmoins clean)
✅ Ballot-Flurin : Dermo Soin Solaire : cosmétique BIO, SPF 50, UVA et UVB, filtre minéral (oxyde de zinc nano) à base d’actifs apicoles - 24,90€.
✅ Laboratoire Biarritz : crème solaire teinté SPF 50 : cosmétique BIO, SPF 50, UVA et UVB, filtres minéraux (oxyde de zinc nano) et utilisant d’une algue rouge basque riche en antioxydants, fabriqué en France - 23,90€
✅ Kerbi : Crème solaire adulte SPF 50 : cosmétique BIO, SPF 50, UVA et UVB, filtre minéral (oxyde de zinc nano) - 24,50€
✅ Acorelle : spray solaire adulte SPF50 Bio certifié : cosmétique BIO, SPF 50, UVA et UVB, filtre minéraux (dioxyde de titane nano) - 23,95€
Marques classiques avec notes élevées sur Yuka
Chaque année Yuka sort son classement des crèmes solaires les mieux notées sur son application (100/100). Les crèmes solaires notées 100/100 sur Yuka peuvent être de bons compromis pour celles et ceux qui veulent une protection efficace, sans ingrédients controversés, et agréable à utiliser. En revanche, elles ne sont pas toutes irréprochables sur les plans environnementaux, bio ou zéro déchet. A vous de faire votre choix !
- La Rosée : Lait solaire SPF 50+ : biodégradable
- Respire : Crème solaire protectrice SPF 50 : biodégradable
- Corine de Farme : Lait Protecteur Sensitive 50+ -
- SVR : Sun secure extrême SPF 50 :
- Caudalie : Fluide SPF50+ Visage Haute Protection : 11,94€
- Avène : Spray solaire SPF 50 : contient du parfum
- Mustela : Lait Solaire très haute protection 50+ : 12,95€
- Garancia : Fluide sunprotect SPF 50 : 20,90€
- Uriage : bariésun fluide ultra léger SPF 50+ : 11€
- Biolane : Crème solaire SPF 50 : 12,90€
- Hei Poa : Lait solaire visage et corps SPF 50 : 19,50€
- Krème : fluide solaire anti tâche SPF 50 : 16,90€
Quelques conseils supplémentaires pour une protection solaire efficace
Choisir une bonne crème solaire, c’est important, mais ce n’est qu’un maillon de la chaîne. Pour prendre soin de sa peau tout en profitant du soleil, voici quelques gestes simples à adopter :
Préparer sa peau avant l’exposition : c’est une étape souvent négligée et pourtant essentielle. Vous pouvez consulter mon article dédié à la préparation solaire pour découvrir comment nourrir votre peau de l’intérieur avec des antioxydants, des caroténoïdes et des oméga-3.
S’exposer progressivement : la peau a besoin de temps pour s’adapter au soleil. Commencez par des expositions courtes (pas plus de 30 minutes), puis allongez-les doucement. Cela stimule la production de mélanine, le pigment naturel qui aide à protéger la peau.
Choisir les bons horaires : privilégie les expositions avant 12h et après 17h pour bénéficier des bienfaits du soleil (vitamine D, régulation de l’humeur…) tout en évitant les UV les plus agressifs.
Protéger mécaniquement : lunettes de soleil, chapeaux à larges bords, vêtements légers ou anti-UV sont des alliés précieux, notamment pour les enfants.
Bien appliquer sa crème solaire : en laboratoire, les tests sont réalisés avec 2 mg/cm² de produit, mais dans la réalité, on en applique en moyenne 4 fois moins ! Choisissez donc une texture suffisamment riche (crème épaisse, baume) pour favoriser une protection plus couvrante. Évitez les textures trop fluides (gel, lait, huile, mousse) qui donnent une illusion de protection, mais sont souvent mal dosées.
Adapter la crème à votre phototype : peau très claire, mate, ou sujette aux coups de soleil... tout le monde ne bronze pas de la même façon. Choisissez un SPF élevé si votre peau est sensible, et n'hésitez pas à demander conseil.
Et pour les enfants ?
Priorité à l’ombre, aux vêtements anti-UV, aux lunettes et aux chapeaux.
Les crèmes dites “spécial enfant” ne sont pas indispensables, mais elles ont l’avantage d’être quasiment sans allergènes. Elles conviennent parfaitement aux peaux fragiles et peuvent tout à fait être utilisées par toute la famille.

Enfin, prudence sur Internet
Évitez d’acheter des crèmes solaires sur des sites douteux comme Aliexpress : les contrefaçons sans filtres UV sont malheureusement fréquentes. Privilégie les circuits sûrs (pharmacie, parapharmacie, magasins bio ou les sites officiels des marques).
Foire aux questions sur la protection solaire
J’ai regroupé ici les questions qu’on me pose le plus souvent. Si certaines de vos interrogations persistent après la lecture de cet article, n’hésitez pas à les partager en commentaire : je me ferai un plaisir de vous répondre !
Huile ou crème, qu'est ce que ça change ?
Les huiles dites “solaires”, les graisses à traire ou le monoï sont souvent très faibles en filtres protecteurs… voire totalement dépourvues de protection. Elles donnent une illusion de bronzage rapide, mais en réalité, elles accentuent les méfaits des UV (brûlures, vieillissement prématuré, taches…). À éviter absolument sans protection adaptée.
Peut-on bronzer avec de la crème solaire ?
Oui ! Aucune crème solaire ne bloque 100 % des rayons UV. Même avec un SPF 50, une petite partie des rayons passe, ce qui permet à la peau de produire de la mélanine. Le terme “écran total” est d’ailleurs interdit depuis plusieurs années car il est trompeur.
Faut-il mettre de la crème solaire quand le temps est couvert ?
Oui, car jusqu’à 80 % des UV peuvent traverser les nuages. Ce n’est pas parce qu’on ne ressent pas la chaleur du soleil que l’on n’est pas exposé.
Doit-on utiliser de la crème solaire en hiver ?
Cela dépend de l'exposition. En montagne (ski, randonnée), au bord de l’eau ou même en ville si on reste longtemps dehors, la réverbération et l’altitude augmentent l’intensité des UV. Une protection adaptée est donc recommandée, même en hiver.
Comment savoir si ma crème solaire est périmée ?
Les filtres UV, surtout les filtres chimiques, se dégradent avec le temps. En général, une crème solaire dure un été et un hiver maximum.
Les crèmes solaires bio à filtres minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane) se conservent un peu mieux, mais attention tout de même à l’odeur, la texture, ou toute modification de couleur.
➡️ Un produit qui a tourné = on jette
Est-il utile d’appliquer un produit après soleil ?
Oui ! Même avec une bonne protection, la peau subit un stress oxydatif au soleil. Un soin après-soleil va réhydrater, apaiser, réparer et prolonger le bronzage. Je détaillerai cela dans un prochain article 😊
Je mets de la crème solaire tous les jours, est-ce une bonne chose ?
Cela dépend. Si tu t’exposes au soleil régulièrement ou que tu vis dans une région très ensoleillée, une protection quotidienne peut être utile (notamment pour le visage). Mais attention : certaines crèmes sont trop occlusives ou chargées en filtres chimiques, ce qui peut déséquilibrer la peau à long terme.
➡️ L’idéal : privilégier la photoprotection naturelle (chapeau, lunettes, ombre), et adapter sa routine selon son mode de vie.
A partir de quel indice UV faut-il se protéger ?
Dès que l’indice UV est supérieur ou égal à 3, il est conseillé de se protéger, surtout si tu as une peau claire ou sensible. Tu peux consulter l’indice UV du jour sur la météo ou des applis dédiées.
Que penser des cabines UV ?
À fuir absolument. Elles augmentent fortement le risque de cancer de la peau, accélèrent le vieillissement cutané, peuvent endommager les yeux, et certaines études suggèrent même une forme d’addiction psychologique. Aucun bénéfice ne justifie leur usage.
J'espère que cet article vous aura plu et qu'il vous sera utile. Si c'est le cas, n'hésitez pas à me le dire dans l'espace commentaire en dessous de cet article !
Sources :
https://www.quechoisir.org/guide-d-achat-creme-solaire-n4471/
https://anaq.ca/habitudes-de-vie/comment-choisir-votre-creme-solaire/
https://leshappycuriennes.com/choisir-creme-solaire-bio-sans-nanoparticules/